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Enfin des données! C’est ce que doivent s’exclamer tous ceux et celles (comme nous chez Idéactif) qui essaient de convaincre leurs clients que le temps de chargement d’une page Web a une réelle influence non seulement sur la qualité de l’expérience utilisateur, mais également sur les revenus potentiels. Dans des études séparées, mais présentées conjointement (vidéo ici, analyse O’Reilly ici),  effectuées par Google et Microsoft (Bing), on apprend, chiffres à l’appui, que le simple fait de retarder le chargement d’une page de résultats de recherche de deux seconde fait baisser la satisfaction (-4%), les revenus (-4%) et d’autres indicateurs de mesure tels que le nombre de clics et le délai avant de cliquer. Cette baisse peut apparaître peu significative, mais pour Bing, les pertes montaient tellement vite qu’ils ont décidé de mettre fin à l’expérience prématurément!

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Résultats des tests de délais (source: O'Reilly)

Parmi les points à retenir:

  • L’importance d’avoir des pages « rapides » n’est plus seulement un cliché qu’on répète sans savoir pourquoi…
  • Des délais aussi courts qu’une demi-seconde peuvent avoir des impacts sur les indicateurs liés aux revenus
  • Les coûts réels de ces délais augmentent avec le temps et persistent même après un retour à la normale (l’utilisateur apprend vite mais désapprend lentement)
  • Si possible, utiliser un rendu de page progressif et sélectif si le poids total d’une page ne peut être réduit
  • La taille (en kilo-octets) des élément retournés en réponse à une requête est relativement moins importante que l’ordre de priorité avec lequel on les retourne et à quel moment ils sont présentés à l’utilisateur

Que peut-on retenir de cette expérience dans notre pratique avec nos clients qui, avouons-le, ont un peu moins de traffic que Google ou Bing? Pour ma part, j’ai fait quelques analyses de page avec un outil comme Yslow pour certains clients et il est clair que même au Québec, certains sites Web à fort trafic auraient tout avantage à optimiser leur code pour réduire le temps de chargement. Ce qu’on entend souvent de la part des développeurs, c’est que la haute vitesse est disponible presque partout et que la taille des pages n’a plus d’importance.

Pourtant, même en haute vitesse, une page comme celle de l’accueil de Radio-Canada, vue par deux millions de personnes par mois et  qui vient pourtant d’être refaite de fond en comble, peut atteindre un poids supérieur à 1 méga-octet! (Yslow lui donne une note de E, un échec.) Comparez ça avec l’accueil de CBC (407 Ko) et celui de la BBC (430 Ko.) Ça peut télécharger très vite dans des conditions idéales, mais c’est sans compter les délais souvent très longs imposés par les incontournables « adservers » qui ajoutent des requêtes externes au site en question. Ces délais, bien connus par ceux qui gèrent des sites populaires, ne semblent pas alarmer personne. Imaginez si vous étiez empêchés de tourner une page de votre journal ou de votre revue favorite à cause d’une publicité. Impossible me dites-vous, mais c’est pourtant très courant sur le Web…